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Souffrances scolaires … au pluriel…

Les souffrances scolaires se définissent de plusieurs manières et peuvent toucher aux problématiques liées aux apprentissages, de décrochage scolaire, mais aussi aux problématiques relationnelles entre élèves, entre enseignants ou entre enseignants et élèves. En cette journée internationale contre le harcèlement scolaire voici quelques pistes de réflexion à partager, inspirées de mon expérience et du modèle thérapeutique et "eco logique" de Palo Alto.




Des troubles de l’apprentissage… au décrochage scolaire, quand apprendre devient souffrance


Les troubles d’apprentissages sont une grosse source de stress pour les enfants et pour les parents et peuvent vite induire la cristallisation des relations au sein de la famille ou au sein de l’école. La souffrance induite par la « différence » aux yeux des autres élèves ou du professeur, ou au contraire l’indifférence d’un professeur et de l’institution, face à un diagnostic peut être très difficile à vivre pour l’enfant mais aussi pour les parents. L’enjeu est de taille pour les enfants concernés : réussir à l’école sans impacter son estime et sa confiance en soi.


Il arrive aussi que nos enfants, adolescents décrochent de l’école … générant l’incompréhension et un stress infini de leur entourage. Les relations familiales se tendent, guidées le plus souvent par la colère, due à cette perte de contrôle, la peur de l’échec et la peur de l’avenir.


Avec la thérapie systémique et stratégique, lorsqu’une famille consulte dans un contexte de troubles d’apprentissage, ou un décrochage scolaire, je m’attache à comprendre ce qui fait souffrir l’enfant/le jeune ou les parents, dans l’instant présent.

Je considère l’enfant / le jeune tel qu’il est, sans son étiquette, pour l’accompagner vers la sérénité dans ses relations, vis-à-vis de lui-même et aussi vis-à-vis des autres.

Il peut arriver que je ne rencontre pas l’enfant car je ne souhaite pas me rajouter à la liste des spécialistes (ergothérapeute, orthophoniste, pédopsychiatre…) qui le prennent en charge, ou tout simplement parce qu’il ne souhaite pas me voir car lui considère qu’il voit déjà trop de monde.

J’accompagne alors les parents dans l’apaisement de leur détresse face à cette situation complexe et leur propose d’être mes co-thérapeutes dans leur éco système familial, en tenant compte de leurs émotions, de leurs attentes et de leur vision du monde.

Problématiques relationnelles dans le milieu scolaire


Du côté des enseignants….

On a tendance à oublier que les relations dans le milieu scolaires concernent aussi les enseignants.

Enseigner dans les années 80’S ou pour la génération des Millenium…. ce n’est pas le même tableau.

Etre Prof aujourd’hui c’est faire face à des élèves irrespectueux, hyperconnectés qui ne savent plus penser sans leur smartphone. Etre Prof aujourd’hui c’est faire face à des élèves "étiquetés" pour qui apprendre peut-être compliqué, et pour qui il faut s’adapter, alors qu’il n’y a pas de moyens et que l’on n’est pas formé. Etre Prof , c’est affronter des parents hyper présents, méprisants, qui remettent en cause en permanence votre compétence. On notera cependant qu'avec le confinement, les parents ont également compris que le métier d’enseignant était un sacerdoce et que les profs n’étaient pas si mauvais que cela.

Etre Prof c’est avoir comme idéal de donner le goût de l’école à tous les enfants alors que certains ne veulent pas être là ou qu’ils ne parlent pas votre langue. Etre Prof, c’est réaliser que malgré tous vos efforts, vous n’arriverez jamais à vous faire respecter des élèves ou encore de vos pairs plus ou moins expérimentés.


Si être Prof, était jadis « le plus beau métier du monde », il est désormais, pour beaucoup, source de désillusions, souffrances et frustrations. La récente actualité nous le prouve encore.


Du côté des élèves …et de leurs parents

Le harcèlement scolaire n’est pas un phénomène de mode c’est une réalité qui touche près d’un enfant sur 10 (700 000 cas de harcèlement par an – Source Unicef). Maintenant que le harcèlement scolaire est un sujet de société qui interpelle, de nombreux parents s’interrogent et s’inquiètent. Et on ne peut pas les blâmer.


Inconsciemment ou non, les parents se disent « Pourvu que cela n’arrive pas à mon enfant » et sont alors hyper vigilants. Ils scrutent le moindre grain de sable qui pourrait enrayer la confiance en eux de leurs chères têtes blondes et s’enquièrent tous les soirs de poser l’ultime question à leurs enfants « alors ça s’est bien passé à l’école aujourd’hui avec les copains ? »

Soit votre enfant vous dira oui, soit, il ne dira rien et cela ne veut pas dire que cela va mal non plus.


Beaucoup de parents me disent, « je ne sais pas si mon enfant est harcelé mais je m’inquiète car il se plaint beaucoup quand il rentre de l’école. J’aimerai bien que vous le voyiez. »

Je dis toujours aux parents qu’il faut toujours prendre en considération ce qu’un enfant nous rapporte de l’école car il a besoin de sentir qu’il peut vous parler et qu’il ne faut pas balayer du revers de la main ce qu’il peut ressentir à cet instant-là, en lui disant « mais non c’est rien », par exemple.

Il y a des signes repérables de souffrances, qui peuvent être multiples mais aussi différents pour chaque enfant. Néanmoins ceux qui peuvent vous alerter sont les suivants :

  • Un changement de comportement. L’enfant s’isole, perd sa joie de vivre, son appétit, le sommeil.

  • Il manifeste des maux de ventre, vomit tous les matins, devient irritable et agressif la veille de reprise des cours (week-end, vacances scolaires)

  • Il trouve des astuces pour arriver en retard à l’école ou au collège et va faire des détours pour éviter son harceleur.

  • Les résultats scolaires peuvent chuter et le jeune peut se mettre en situation d’échec scolaire.

Si le harcèlement est avéré, deux types de réaction sont le plus souvent observés.

Dans le premier cas, les parents paniquent et interviennent. Ils remuent ciel et terre pour faire entendre raison au harceleur présumé, à ses parents irresponsables et à l’établissement incompétent qui n’a pas su protéger leur enfant…et c’est bien légitime, de réagir ainsi, car le harcèlement et ses conséquences potentielles font peur.

Mais en faisant ainsi ils renvoient à leur enfant l’image qu’il n’est pas capable de se défendre tout seul, et entame sa confiance à pouvoir le faire un jour. Ils aggravent la situation car les harceleurs redoublent de vigilances pour harceler sans se faire prendre et leur enfant se cache bien de rapporter les nouveaux épisodes de harcèlement.

Dans le deuxième cas : les parents essayent de rassurer et équiper leurs enfants pour qu’il se défende tout seul. Ils aiment bien dire « tu devrais dire ou faire ceci ou cela… » ou « c’est bon ce sont des chamailleries… » mais c’est sans tenir compte de tous les éléments contextuels qui interviennent dans la situation de harcèlement, ni le ressenti réel de leur enfant face à cette situation (honte, peur, sentiment d'injustice,…). Le plus souvent voyant que les plaintes reviennent et que la situation s’aggrave, chargés d’émotion, ils finissent, malgré leur bonne volonté, par intervenir quand même.


Il est évident qu’on ne peut pas demander aux parents de rester impassibles dans une telle situation. Accueillir la parole de l’enfant, sans jugement et demander comment on peut l’aider et en se mettant à côté de lui pour le faire est une piste que j’explique aux parents. Il faut éviter une prise en charge, à sa place, de ses relations dans la cour de l’école car il est tout seul pour le faire en temps normal et intervenir renforcerait le message qu'il est bien une victime avec les conséquences de creuser son estime de lui et d'accroître la surenchère des agresseurs;

Il est aussi possible de proposer de l'aider à découvrir ses ressources et à apprendre à riposter.

Se faire aider d’un tiers permet de préserver la relation de confiance que l’on a, avec son enfant, sous réserve qu’il ait envie qu’un tiers l’aide à s’en sortir car il ne faut pas oublier que notre enfant sait mieux que quiconque, ce qui est bon pour lui. Si, si !

Alors, chers parents, si le désarroi gagne la famille, si votre enfant ne veut plus aller à l’école et à la boule au ventre tous les matins, si les notes chutent, si le regard et le jugement des autres vous empêchent de vivre normalement, et vous chers enseignants et professionnels de l'éducation, si le dégout d'enseigner s'amplifie, si vous ne savez plus comment faire pour retrouver la confiance dans votre mission de professeur et/ou que le burn-out vous gagne, je serai heureuse de vous proposer un accompagnement sur mesure et non stigmatisant fondé sur la thérapie brève « eco logique » du modèle de Palo Alto. www.therapies-meudon.fr


Voici quelques références que j’aime partager sur les apprentissages et les étiquettes mais aussi sur les problématiques relationnelles à l'école…

TEDx de Tihamer wertz : « Méfiez-vous des étiquettes ». Heureux d'apprendre à l'école, Dr C. Gueguen. Documentaire "Nos enfants troubles" - France TV. Comment ne pas être un Prof idéal, E. Piquet. Je me défends du harcèlement, E. Piquet. Vaincre sans combattre, M Papantuono, C.Portelli et P.Gibson.

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