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Le réel de la thérapie en mode virtuel

C’est précisément quand on se dit que l’on veut faire quelque chose pour s’en sortir et que le contexte nous en empêche, que le besoin de se confier à un spécialiste devient impérieux.


Contrairement aux idées reçues, j’ai été contactée pendant cette phase de confinement par des personnes qui ne pouvaient plus attendre « la libération » pour entamer une thérapie et qui se jetaient à l’eau par « visio ».


Avec la thérapie systémique et stratégique selon le modèle de Palo Alto que je pratique, je travaille spécifiquement sur la communication, les interactions et les relations humaines pour dénouer les problèmes et apaiser les souffrances des gens …

J’avais cette injonction qu’une thérapie ne pouvait se commencer qu’en face à face au cabinet, pour créer la relation avec le patient et que la consultation pourrait se poursuivre en visio par commodité, à la demande de ce dernier.


Et bien... avec cette période de confinement, j’ai pu observer cette injonction sous un autre angle… et constater, avec une certaine sérénité, qu’elle perdait de son sens… en tout cas en partie.


Commencer une thérapie en mode virtuel, c’est un peu comme si l’on commençait une discussion sur un site de rencontre et que l’on entamait une relation de confiance, à distance, avec la possibilité de voir et d’entendre la personne, avant de se décider, ou pas, un jour, à la rencontrer vraiment.

Si cela « matche », le patient continue, si cela ne « matche » pas, la relation s’arrête.


Ces derniers mois, j’ai pu expérimenter le fait que la confidentialité recherchée dans l’enceinte d’un cabinet confiné, pour mener une thérapie, pouvait être ressentie par la personne qui consulte, dans son propre cadre familier et intime où elle a l’habitude d’être elle-même et en confiance.


Nos relations thérapeutiques étaient d’autant plus appréciables qu’elles se faisaient avec beaucoup d’implication, de la part des personnes qui se confiaient plus librement et « sans courir », et parce qu’instinctivement la qualité de mon écoute était encore plus intense pour palier à la distance.

En effet, l’aspect virtuel du rendez-vous renforçait mon besoin de comprendre concrètement et précisément ce qui amenait ces personnes à consulter, pour ne pas perdre une miette de leur problème, et ne pas manquer une opportunité de les aider.


Bien sûr, j’aurais aimé tendre un mouchoir, poser ma main pour réconforter et accueillir la peine quand celle-ci venait à déborder mais grâce à la métacommunication et à l’accueil des émotions qui submergeaient alors, il était toujours possible de rejoindre mes patients dans ce qu’ils ressentaient même si un écran et des kilomètres nous séparaient, à cet instant.


Être confinés nous a conduit à revoir nos modes de communication, à vivre nos relations à distance, et à développer de nouveaux usages, entre la visio du bureau, les téléconsultations, les cours de nos ados et l’apéro Zoom.

Alors aujourd’hui, pourquoi ne pas caler une visio avec son psy, au milieu de ses autres rendez-vous !?...


De mon point de vue, l’approche thérapeutique systémique est donc possible à distance entre adultes consentants, soucieux de faire un travail de co construction, qui doit permettre à celui ou celle qui consulte de s’apaiser sur le long terme. Elle reste réelle et efficace malgré son mode virtuel.


Néanmoins, lorsqu’il s’agit de mener une consultation avec des jeunes enfants, l’injonction de proximité refait surface. La séance en cabinet reste mon premier choix d’échanges avec des enfants en souffrance car les relations et interactions sont souvent le nœud du problème et il est essentiel que la relation thérapeutique qui doit se construire, en confiance, ne soit pas une communication virtuelle.


Ma consultation au cabinet a repris les lundi et samedi après-midi dans le respect des gestes barrières et bien entendu, les consultations à distance continuent.


Plus d’information sur www.therapies-meudon.fr

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