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Agir contre le Harcèlement : 4 idées pour changer de regard

Grâce à mon métier, j'ai la possibilité d'échanger avec de nombreux professionnels de l'éducation et parents sur comment aider nos jeunes à comprendre et dire STOP au harcèlement.


En 2023, j'ai rejoint, en tant qu' intervenante experte pour la région île de France, le dispositif et spectacle Marilou & Compagnie "Stop au Harcèlement" déployé sur toute la France par l'association INSIDE OUT.



Par le biais du spectacle et des conférences qui s'en suivent, ces rencontres permettent d'éclairer les parents sur le fonctionnement interactionnel du harcèlement et les pistes pour y faire face.


Un système relationnel qui dysfonctionne


Le harcèlement est une question de communication, de relations entre deux individus ou groupes, qui dysfonctionnent et s’emballent.

Ainsi, si on décrypte une situation de harcèlement sous un angle interactionnel, on peut envisager que dans ce système de réactions en chaine, à tout instant, les protagonistes peuvent arrêter l’emballement.


  • Le harceleur s’il se rend compte de ce qu’il génère et décide d’arrêter (il le fait rarement et pas de son initiative)

  • La victime si elle change sa réponse, sa posture face aux agressions (et elle peut le faire si on lui indique comment s’y prendre)

  • Et aussi les témoins s’ils osent arrêter de cautionner ou encourager un comportement par leur absence de réactions ou réactions au contraire (et ils peuvent le faire si on leur explique et s'ils ont une autre alternative)


Cessons d'étiqueter : pas de profil de victime, ni de profil de harceleur



Là encore, portons un regard interactionnel et contextuel.

Il n’y a pas de profil type de victime ou de harcelé. En effet, ce n’est pas parce qu’on est gros, petit, maigre, bon élève, roux ou handicapé que l’on est harcelé…mais c'est parce qu’on n’assume pas une différence, à un instant T, et qu’elle nous rend vulnérable, aux attaques.

La différence est universelle et source de richesses. Quant à la vulnérabilité, elle n’est pas permanente, mais contextuelle (provoquée par un deuil, déménagement, accident de la vie, naissance, injustice…) . Elle n'est pas synonyme de faiblesse non plus. Elle nous différencie des robots, car souligne notre sensibilité et humanité, c'est plutôt une bonne nouvelle.

 

Quant au harceleur, soyons vigilants dans nos jugements.

Il n'y a pas de profil type non plus. Certains enfants harceleurs disent qu’ils agissent en fonction de ce que les autres membres de la bande, attendent d’eux et non par vocation à malmener quelqu’un en particulier.

Le problème, pour eux, c’est le risque, en changeant, de perdre la place dans le système que les autres, leur ont permis d'obtenir.

Certains harceleurs sont des anciens harcelés, mais une amitié de toujours peut tourner au harcèlement..


Alors, si d'aventure nous découvrons en tant que parents que notre enfant, est un "harceleur"...agissons avec bienveillance et réfléchissons plutôt à ce qui manque à notre jeune pour avoir besoin d’exprimer, QUI IL EST, de cette manière là.



Sortir du costume de victime durablement


Les études montrent qu’un enfant victime de harcèlement à l’école, s’il n’apprend pas à gérer ce type de situations et n’opère pas un changement de posture, en gagnant en assertivité par exemple, risque de se faire harceler plus tard en entreprise devant la machine à café ou même dans sa famille.


En tant que psychopraticienne, je reçois des enfants en souffrances scolaires, dont certains subissent du harcèlement et qui me demandent de les aider à en sortir.


Mon métier consiste à les guider pour qu'ils trouvent en eux les ressources pour dire STOP, ou parfois aussi pour qu'ils envisagent un autre choix, dans la façon de vivre leurs relations entre pairs.

Pour cela j’utilise le modèle stratégique de Palo alto qui consiste à comprendre précisément le harcèlement que l’enfant vit, à lui expliquer pourquoi le harcèlement marche puis à lui montrer qu’il peut l’arrêter et dépouiller le harceleur de ce pouvoir sur lui.

Comment ?  je lui fais faire l’inverse de ce qu'il a déjà essayé de faire pour s'en sortir : un 180°.


J'explique que chaque fois que l’enfant réagit légitimement à la provocation par la colère, la tristesse, l’évitement, il envoie le message « je veux que tu arrêtes » et que c'est ce message qui alimente le problème qu'il vit.



Comme s'il était une machine à bonbons qui distribue automatiquement les bonbons à son agresseur dès que celui ci le provoque (ou met une pièce dans la machine) et que lui s'énerve ou part.  Quand il visualise la scène, l'enfant comprend ALORS qu’il a le pouvoir d’arrêter la distribution de bonbons et dès lors sa vision de lui même et de son pouvoir d'agir sur sa situation, change.


Depuis que je fais ce métier, je ne me lasse jamais de voir le changement de posture des enfants, jeunes et aussi adultes, que j'accompagne.

Je fais ce métier car je refuse l'idée que l'on colle à VIE un costume de victime à une personne, quel que soit son âge (et encore moins un enfant), et qu'on lui laisse croire qu'elle n'a pas les ressources personnelles pour faire face, reprendre confiance et grandir en estime de soi.


Sur qui compter ?


N'attendons pas que les politiques publiques, les établissements scolaires trouvent des solutions pour éradiquer le harcèlement, surtout quand on le regarde sous cet angle interactionnel, qui induit autant de comportements imprévisibles et délétères, que de jeunes scolarisés. Le challenge est démesuré.


En revanche, en tant que parents et premiers éducateurs de nos enfants, pourquoi ne pas nous interroger sur ce que nous leur transmettons dans les faits, mots et gestes du quotidien et sur l'impact que cela peut avoir sur leurs aptitudes et compétences relationnelles, leur discernement et esprit critique, l'acceptation de la différence ou encore le fait de savoir dire NON ?


Pour échanger sur ces sujets, mettre en place un projet de formation ou préventions sur les sujets de souffrances scolaires, contactez moi. www.therapies-meudon.fr

 






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